Magan    

Le présent projet prend racine dans les écrits de l' auteure canadienne Joyce Nelson, qui a retracé le lien vital entre «  culture  » et «  agriculture  » .

Ces deux mots sont dérivés de la même racine latine, colere , qui signifie «  prendre soin de  » . Dans le cas d' «  agriculture  » , le soin en question vise l' ager , c'est-à-dire le champ. Le mot «  culture », en revanche, ne précise pas l'objet du soin et sous-entend une attitude par rapport à la vie en général. Pour moi, la main est une métaphore visuelle, une manifestation physique de ce soin, de cette préoccupation, de ce besoin de faire face au déséquilibre actuel de nos systèmes de production de nourriture et de le corriger.

Être capable de dire qu'il existe une autre façon de faire, être capable de passer à l'action, être capable de trouver la volonté d'améliorer la situation : voilà ce que Magan vise à provoquer. Nos gouvernements et nous, citoyens, devons trouver des solutions viables avant que les conséquences de notre ignorance et de notre négligence deviennent irréversibles. Magan , une installation conçue spécialement en fonction de son lieu d'exposition, compte trois ensembles d'éléments. Le premier élément est constitué d'immenses images sculptées de mains posées sur le plancher de la Galerie et sur le sol de la cour intérieure de l'édifice. Le deuxième est une série de sept paires de mains au modelé classique fixées sur des plinthes avec quatre œuvres sur étagère. Et, sur les murs de la galerie, se trouve une interprétation de ces mains symboliques.

Nelson, Joyce, Sign Crimes/Road Kill: From Mediascape to Landscape , Between the Lines Press, Toronto 1992 Culture and Agriculture: The Ultimate Simulacrum